En tant qu’habitants de la planète Terre, nous sommes confrontés à des problématiques sociales et environnementales incontournables. Faute de changement, cette confrontation va s’amplifier progressivement, avec un risque de modification irréversible de l’écosystème qui nous accueille. Pour autant, la situation n’est pas encore figée, et je suis absolument convaincu que tout est possible si nous agissons de manière rapide et efficace.
L’ambition de ce projet de fin d’études est de proposer une stratégie qui instaure des conditions réalistes permettant un développement soutenable du territoire de Pacentro. Ce projet s’attache à proposer des solutions concrètes et frugales, en adoptant une attitude irréprochable vis à vis de l’environnement.
Son principe fondateur repose majoritairement sur le rapport entretenu entre humains et territoire. Cela s’inscrit dans une logique forte de développement soutenable -on consomme ce que l’on produit sur place- défendue par exemple par le réseau Cittàslow. Cette «ville lente» s’oppose à la ville rapide, celle de la restauration rapide ou de l’architecture universelle, qui banalisent les territoires en imposant un modèle unique qui efface les spécificités de chaque lieu.
Par ailleurs, au delà de l’aspect écologique de ce principe, il existe également un aspect économique non négligeable : il permet, à une échelle plus large, des situations de valorisation de l’ensemble d’une région qui s’oriente de plus en plus vers les activités touristiques. Mettre en valeur la typicité de chaque village, à travers leurs pratiques culinaires ou artisanales est bien un moyen performant d’affirmer l’identité propre de chaque territoire, la diversité étant une richesse patrimoniale qui offre des situations de découvertes nombreuses et variées. Cette attractivité territoriale constitue et constituera davantage demain la qualité du tourisme dans la région des Abruzzes.
Aujourd’hui, une prise de conscience est nécessaire, de la part des habitants, mais aussi de la part des acteurs locaux qui ont la charge d’aménager ce territoire. Je reste persuadé que le PRG n’est pas remis en cause par «habitude des lieux» : Pacentro est un lieu d’exception gorgé de qualités urbaines, paysagères et sociales, mais la vie quotidienne installe une certaine forme de normalité qui ne permet plus forcément de pouvoir se rendre compte objectivement que ces qualités, par ailleurs tant recherchées dans les programmes de rénovation urbaine par exemple, sont bien présentes ici et offrent un haut niveau de cadre de vie. La force de ce projet alternatif est d’apporter un regard extérieur, qui a la capacité à lire la richesse du «capital de vie» de Pacentro.
Accepter le PRG sous sa forme actuelle revient à renoncer définitivement à un village à faible impact environnemental et à haute plus-value sociale. Cela pose la question du cadre réglementaire existant, qui n’est peut-être plus adapté aux nouveaux enjeux planétaires, et qui commence à souffrir d’une certaine forme d’obsolescence. En 2010, il n’est plus possible de se contenter d’outils de planification qui se concentrent uniquement sur les aspects techniques des constructions (occupation et emprise au sol, assainissement, stationnement...). Ces outils doivent évoluer pour avoir la capacité à intégrer les paramètres environnementaux et sociaux, qui forment les défis que les générations actuelles et futures doivent relever. La pratique de l’urbanisme et de l’aménagement doit maintenant évoluer vers un niveau d’excellence en terme de qualité paysagère, urbaine, architecturale, environnementale et sociale.
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